Oosterwold est un village hollandais surgi en 2015 à l’initiative de la municipalité d’Almere, une ville nouvelle à une demi-heure d’Amsterdam. Comme d’autres régions du Pays-Bas, il a été créé dans un polder sous le niveau de la mer. Il a plusieurs particularités.
Ce sont ses habitants eux-mêmes, une cinquantaine de personnes, qui ont réalisé tous les travaux, routes, électricité, système d’assainissement, câbles internet, etc., et bâti leurs maisons, certaines en bois, d’autres de style industriel. En effet, alors que les règles d’urbanisme sont en général très strictes dans ce pays, ils ont eu la liberté de choix en matière d’architecture. Le prix de terrain, 100 € le m² aujourd’hui, a été multiplié par quatre, mais reste très inférieur à ce qui l’est ailleurs. Les deux-tiers des parcelles restent encore à construire. A terme, ce seront 4 300 hectares, sur lesquelles devraient être bâtis 15 000 maisons pour 30 000 habitants.
Autogérée, la communauté est surnommée « Freeland ».
En attendant qu’on ait fini de construire l’école, des parents font classe à domicile, par petits groupes d’une dizaine d’enfants et les plus grands vont au lycée d’Almere en bus ou un vélo.
Chaque propriétaire doit consacrer au moins la moitié de son terrain (en moyenne 2000 m²) à l’agriculture. La plupart cultivent un potager, une famille a choisi d’adopter deux alpagas dont elle récupère la laine et le fumier. Au centre du village, une ferme. Le restaurant sert des légumes et fruits de son jardin sous serre et le miel de ses abeilles. Une coopérative fournit des graines et des conseils pour les cultiver, répartit les plantations et distribue les produits en circuits courts, au supermarché local et à Almere. L’objectif : l’autosuffisance alimentaire.
C’est déjà presque le cas pour l’énergie, malgré le fait que la plupart des foyers possèdent une voiture, voire deux. Le gaz est banni. Grâce à quelques poêles à bois et des mégawatts issus de panneaux solaires, 90% des habitants ont une facture d’électricité nulle.
Caroline de Malet – Le Figaro – 20 mai 2022
