Ce n’est pas tous les jours que vous entendez parler de l’Uruguay. Et qui parmi nous sait que sa capitale est Montevideo ? C’est un petit pays, avec une superficie de l’ordre du quart de celle de la France et seulement 3,6 millions d’habitants, de langue espagnole. Mais un pays singulier : le fait même qu’on en entende rarement parler est bon signe : c’est une démocratie paisible, mieux classée que la France en termes d’égalité des revenus et de limitation de la corruption ; en profond contraste avec ses deux voisins, l’Argentine et le Brésil, puissantes nations que parcourent sans cesse des courants politiques imprévisibles et volontiers brutaux. C’est un beau pays qui s’étend le long de l’Océan Atlantique. Il est reconnu comme la nation américaine, nord et sud et confondus, où la vie est la plus agréable. 

Le président de l’Uruguay se nomme Lacalle Pou. Il est issu d’une vieille famille locale, son père a déjà été président de 1990 à 1995. Lui-même a longtemps eu la réputation d’un jet-setteur dont seuls les exploits au surf retenaient l’attention. Il a été élu en 2019 à une étroite majorité. Sa popularité résulte de la manière dont il a géré la crise du Covid sous le signe de la liberté et de la responsabilité. Il n’y a jamais eu de confinement, le taux de vaccination est le plus élevé de cette région du monde après celui du Chili.  Il y a eu quelques limitations, une intense promotion de l’enseignement à distance, fondée sur un excellent réseau digital. Et dans l’ensemble on faisait confiance aux gens. Une démocratie modèle, peut-être pour l’avenir une démocratie qui a de la chance : l’Uruguay s’est doté d’un équipement de production énergétique moderne, à partir de l’estuaire du Rio de la Plata et d’éoliennes en zone rurale. Signe des temps, le capital afflue en provenance d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse. 

Alexander Busch – Neue Zürcher Zeitung  – 23 mai 2022

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