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D’après une étude parue dans la revue britannique « Nature, Ecology & Evolution », la population des 42 espèces d’oiseaux de proie africain a diminué de 88% au cours des 20 à 40 dernières années et 69% sont bien plus en danger d’extinction qu’on ne l’avait pensé. Notamment, le Messager sagittaire et l’Aigle martial, qui comptent parmi les aigles les plus grands et les plus puissants du monde, ont perdu respectivement 85% et 90% de leur population.

Or ces rapaces jouent un rôle écologique crucial. Ceux qui sont en haut de la chaîne contribuent à équilibrer les espèces dont ils se nourrissent ; ceux qui sont charognards recyclent les nutriments et limitent la propagation des maladies autour des carcasses. Leur perte impactera tout l’écosystème. Les aigles, les vautours et autres oiseaux de proie sont particulièrement vulnérables car la plupart vivent longtemps, se reproduisent lentement. En Afrique, comme presque partout ailleurs, la destruction de leur habitat, représente la principale menace. Sans compter le braconnage pour la nourriture ou des rituels, les empoisonnement, l’électrocution contre les lignes à haute tension, les accidents dus aux éoliennes et le changement climatique.

Très inquiétant, même si le déclin est deux fois plus important en dehors d’eux, les parcs nationaux ne sont pas à l’abri. Une des explications c’est que certaines zones de protection de la vie sauvage ne le sont que nominalement pour cause de mauvaise gestion.

Les auteurs de l’étude n’ont comptabilisé que les oiseaux de proie diurnes. Mais il est fort probable que la situation des 60 espèces d’oiseaux de proie nocturnes, comme les hiboux ou les chouettes, est aussi mauvaise voire pire.

La disparition d’espèces très communes prouve que la perte de l’habitant, la dégradation environnementale et les autres menaces ont atteint un point de bascule. Il est urgent d’entreprendre, en coopération avec les communautés locales, des actions pour étendre la protection des zones de biodiversité et augmenter les efforts de protection des oiseaux de proie. C’est le but de « African Raptor Leadership Grant », une initiative d’éducation et de mentorat pour soutenir la recherche et la formation de nouveaux scientifiques à travers tout le continent.

Rachel Nuwers – International New York Times – 10 janvier 2024

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