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Les avatars, doubles virtuels des personnes, vivent dans des jeux et permettent aux personnes handicapées d’exister au-delà de leur handicap. Le Boeing 777 est le premier avion commercial à avoir volé des millions d’heures dans le monde numérique avant de voler pour la première fois dans le monde réel. Le design de tout avion moderne commence par la fabrication d’une maquette numérique en 3D avec ses composants et la logique des commandes. Même chose dans le monde automobile : Tesla construit un jumeau numérique de chaque voiture vendue.
Le corps humain est bien plus complexe qu’un avion, mais il sera bientôt possible de concevoir une modélisation en 3D du corps humain comprenant l’ADN, les tissus et cellules, le cerveau et tout ce qui s’y rattache, les événements de la vie comme les accidents, les maladies, les paramètres physiologiques.
Ce « jumeau numérique en santé » permettrait à toutes les parties prenantes, médecin de ville, infirmier, hôpital, kinésithérapeute, acupuncteur, laboratoires de recherche d’avoir un outil commun pour traiter chaque cas individuel avec un maximum d’efficacité. Il ouvrirait le champ à une médecine, non plus seulement curative, mais aussi prédictive et préventive (comme en Chine ancienne, où les médecins étaient payés lorsque leurs patients étaient en bonne santé et ne l’étaient plus lorsqu’ils étaient malades). Cela faciliterait le maintien à domicile, optimiserait les processus hospitaliers, permettrait de simuler la chaîne de production des médicaments et son impact sur le corps humain, d’aller vers un système de santé non plus basé sur le volume des soins mais sur le résultat…
Bien sûr, tout cela pose aussi de nombreux problèmes éthiques et le débat ne fait sans doute que commencer.
Serge Soudoplatoff, cofondateur de Mentia, une entreprise qui a développé un monde virtuel pour les personnes atteintes de troubles cognitifs – Fondapol – Septembre 2023
