Nous vivons une époque étonnamment dynamique et transformatrice. Simultanément, nous sortons d’un été au cours duquel se sont produits toutes sortes d’événements inquiétants, qui ne sont pas terminés. Comment se présente le marché de l’emploi en cette rentrée ? 

Il y a des raisons de croire qu’il sera favorable : le chômage a rarement été aussi bas ; on trouve des offres d’emploi sur les vitrines des commerces, sur les flancs des véhicules professionnels, sur les sites Internet et les réseaux sociaux. 

On peut aussi plaider le contraire : l’économie française est en train de se contracter, de nombreux métiers souffrent, les services publics (hôpitaux, éducation…) sont en tension, l’inflation et la concurrence internationale mettent en péril producteurs et consommateurs…  

Alors que le numérique et l’intelligence artificielle s’installent à grande vitesse dans tous les domaines, ils suscitent l’espoir chez les uns, notamment les jeunes qui s’y forment, et la crainte chez les autres, car ils s’approprient des savoir-faire jusqu’à présent réservés aux humains. 

Les problèmes que subit le transport public, dans les zones denses comme dépeuplées, incitent beaucoup de salariés à privilégier les emplois de proximité, quitte à préférer un job modeste mais proche à un poste à potentiel mais éloigné, ou encore à télétravailler. Les espaces de co-working  se multiplient aux abords des villes.

L’âge structure de plus en plus le marché de l’emploi des personnels qualifiés : jusqu’à 35-40 ans, c’est bon ; au-delà, soit on a sauté à pieds joints sur une terre fertile, soit on s’embourbe pour le reste de sa vie dans un marécage.

Il n’y a pas grand-chose à apprendre des pays voisins, qui affrontent des situations plus ou moins comparables. 

Il faut savoir qu’en Inde et en Chine il y a abondance de jeunes diplômés, brillants, ambitieux… et au chômage. Leur situation attire l’attention sur des données actuellement négligées chez nous : l’approche quantitative, statistique, cache trop souvent le vécu et les aspirations des individus (« que vais-je faire de ma vie ? »). Et que pensent les enfants à propos des métiers tels qu’ils deviennent ?

Les pouvoirs publics cherchent à bien faire, mais comment maîtriser tant de complexités !

En cette rentrée, il est plus sûr d’investir dans des jeux de hasard que de prédire ce que sera le marché de l’emploi !

Armand Braun

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