Les cinq langues les plus employées dans le monde sont, dans l’ordre, le mandarin, l’espagnol, l’anglais, l’hindi, et assez loin derrière le français. Une langue commune, c’est utile, car les langues servent d’abord à communiquer. Mais c’est aussi un appauvrissement. En effet la diversité linguistique correspond à celle de l’environnement naturel. C’est ainsi que 80% des langues du monde sont parlées entre les deux tropiques.

Selon l’Atlas des langues en danger, publié par l’UNESCO en 2010 et jamais démenti depuis, pas loin des 3 000 langues sur les 7 100 recensées dans le monde sont menacée d’extinction faute d’être transmises par leur dernier locuteur. En Amérique du Nord, on parlait autrefois 300 langues, 5 seulement survivent. Dans l’Océan Pacifique, les 138 langues du Vanuatu ont été remplacées par le bichelamar, un créole anglophone. 

Internet vient au secours des langues oubliées. Sur Wikipédia, des milliers de pages ravivent le breton, l’occitan, etc. Un mouvement né dans l’Oregon tente de réveiller les langues endormies. Ceux qui font leur promotion ont un argument de poids : la survie d’une langue, c’est la conservation de savoirs ancestraux liés à la biodiversité et notamment à son utilisation dans la pharmacopée.  

Paul Molga – Les Echos – 19 avril 2022
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