Au tournant des années 1980 et 1990, les pouvoirs publics ont lancé trois énormes projets de transport public : la ligne Eole, qui relie l’est et l’ouest de la région parisienne ; Meteor, prolongement au nord-ouest de la ligne de métro 14 ; et le métro du Grand Paris, une boucle de 200 km autour de la capitale. La question du choix entre ces projets avait été posée en raison de leur coût très élevé et du temps nécessaire à leur réalisation (plusieurs dizaines d’années). Mais il n’était pas possible de justifier de l’un par rapport aux autres et c’est ainsi qu’on les a lancés tous les trois. On considérait en ce temps-là qu’avec un peu de chance et le développement annoncé de l’économie de l’Ile-de-France, ce triple pari était tenable. Et il a effectivement été tenu…  jusqu’à ce qu’apparaisse la Covid 19.

La pandémie a alors donné lieu à ce phénomène inconcevable, qu’aucun scénario ne pouvait anticiper : les voyageurs se sont détournés du transport public. D’autres phénomènes inédits sont apparus : le télétravail, les modes de transports dits « doux »…

Dans l’immédiat, les équipes en charge sont en mesure d’aller de l’avant comme si de rien n’était. Les financements publics se poursuivent, à partir de cette hypothèse que, dès la fin de la pandémie, les Franciliens reviendraient en masse vers ces nouveaux et excellents équipements. Il est possible que ce pari soit justifié. Il est possible qu’il ne le soit pas.

Prospective.fr

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