Une étude réalisée auprès de 35 000 Français a montré que, les jours de travail, nous passons en moyenne 4,17 heures assis au bureau, 1,10 heures assis dans les transports, 2,19 heures assis pour nos loisirs, 1,53 heures assis ou affalé à regarder des écrans, et 0,97 heures devant autre chose qu’un écran. Total : 12 heures ! Des chiffres qui ont certainement augmenté pendant le confinement et avec l’explosion du télétravail. Lors de leur entrée en primaire, les enfants deviennent brusquement sédentaires : ils passent 55% de leur temps éveillé assis ou affalés. Ce pourcentage grimpe à 74% après 14 ans.

Lorsque notre corps ne bouge pas, il accumule au lieu d’éliminer. Les muscles des membres inférieurs sont inactifs et leurs artères ne sont pas stimulées. Tous les nutriments vont dans la graisse. Celle-ci se transforme en graisse viscérale entre les muscles et les organes abdominaux, à l’origine de l’obésité abdominale. Très inflammatoire, cette graisse produit des hormones favorisant le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Les artères non stimulées arrêtent de produire le monoxyde d’azote, un gaz anti-inflammatoire qui empêche aussi les caillots de se forme. D’où une augmentation du risque de faire un AVC ou un infarctus du myocarde. De plus, plus nous restons assis plus nous mangeons !

Bref rester assis tue !

Le seul remède : bouger, bouger et encore bouger. Se lever de sa table de travail toutes les 30 mn pour 2 mn de marche, adopter un bureau pourvu d’un pédalier. Faire beaucoup plus d’exercice que les 2 h 30 d’activité modérée par semaine préconisées…

La non-sédentarité va activer un cercle vertueux :  ce qui est bon pour le physique est bon pour le mental. Puis, plus la capacité cardio-respiratoire est élevée, plus les capacités cognitives sont bonnes.

Nous l’avons tous constaté, marcher en laissant son esprit flotter, permet d’activer son imagination, de résoudre un problème en suspens. Des chercheurs suédois ont fait de cette évidence une expérience scientifique :  quelques minutes d’exercice aérobie (marche, course, danse, saut à la corde) préparent le cerveau pour une meilleure concentration.

« Mes pensées dorment si je les assieds. Mon esprit ne va, si les jambes ne l’agitent », écrivait déjà Montaigne (Essais III, 3).

Claude Vincent – Les Echos – 9 octobre 2020
Jacques Henno – Les Échos – 13 octobre 2020

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