Des centaines de millions de tonnes de plastique polluent notre planète. Les organismes vivants n’ont pas eu le temps d’évoluer pour éliminer ces plastiques inventés il y à peine plus d’un siècle. Alors il faut aider la nature. 

Bon marché, résistant, transparent et solide, le polyéthylène téréphtalate (PET) est un des plastiques les plus courants. On en fait des voiles, des couvertures de survie, des canalisations, des prothèses. Mais aussi des objets jetables :  bouteilles, revêtement intérieur des conserves en métal, emballages alimentaires, cartes de crédit.

On a montré que l’on peut recycler des déchets plastiques en utilisant une bactérie du sol génétiquement modifiée ou la salive du ver de cire, la chenille d’un minuscule papillon, qui se nourrit de la cire des ruches.  

Certains plastiques très résistants ont des structures similaires à celles de la cellulose et de l’hémicellulose, principales composantes du bois… dont se nourrissent nombre de champignons. On pourrait trouver les meilleurs champignons saprophytes parmi les 639 espèces de champignons récoltés sur tous les continents depuis les années 1990 et conservés dans de l’azote liquide à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) à l’université d’Aix-Marseille. 

Ce trésor est aussi une source pour la recherche pharmaceutique. Rappelons que la pénicilline, le tout premier antibiotique découvert fortuitement par Alexander Fleming en 1928, est produite par un champignon. Et l’on explore les possibilités pour la cosmétique :  un groupe d’enzymes fongiques peut oxyder un alcool présent à la surface des feuilles pour produire un aldéhyde au parfum citronné, ou convertir le géraniol bon marché issu d’huiles essentielles de géranium en menthol, l’un des arômes les plus vendus au monde. 

Florence Rosier – Le Monde – 19 octobre 2022

https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/06/les-secrets-du-ver-de-cire-le-lepidoptere-qui-mange-le-plastique

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