« Le monde a réagi plus vite et plus efficacement au Covid qu’à toute autre maladie dans son histoire. On a développé de nouveaux outils de diagnostic, de diffusion de l’information. Des vaccins sûrs ont été mis au point, grâce à la technique de l’ARN messager qui faisait déjà l’objet de recherches. Mais trop peu de gens ont eu accès à ces vaccins dans les pays pauvres.
« Dans une situation d’urgence pour la santé publique, des décisions sont prises par des gens imparfaits qui se fondent sur des données imparfaites dans un environnement en constante évolution. Nous aurions dû accorder bien plus tôt une plus grande attention à la transmission des virus respiratoires, au lieu d’apprendre sur le tas pendant la pandémie.
« L’homme n’a pas ménagé des efforts pour répondre à la menace des incendies, des ouragans, mais nous ne sommes pas préparés sérieusement aux assauts du plus minuscule de tous les ennemis. Nous devons créer, à l’échelle planétaires, des brigades de pompiers des pandémies. Ces experts seraient chargés de surveiller l’apparition de tout foyer potentiel, de donner l’alerte quand ils en identifient, d’aider à les limiter, de créer des systèmes de données afin de partager les informations, de standardiser les recommandations en termes de politique et de formation, d’organiser des exercices pour repérer les failles d’un système, de coordonner les nombreux professionnels et systèmes dans le monde qui s’occupent de ces missions au niveau national. Ce qu’il nous faut, c’est une organisation mondiale robustement financée, avec assez d’experts à plein temps dans tous les domaines requis, la crédibilité et l’autorité indissociables du statut d’institution publique, et la mission de se consacrer uniquement à la prévention des épidémies. »
Bill Gates – « Comment éviter la prochaine pandémie » (Flammarion, 2022)