Le premier jumelage a été lancé en 1950 entre Montbéliard (Doubs) et Ludwigsburg sur fond de réconciliation franco-allemande. Depuis 6 700 communes françaises se sont ainsi rapprochées de 8 150 collectivités étrangères et il s’en ajoute chaque année de nouvelles. 

Célébrant les valeurs de paix et de fraternité, les jumelages favorisent des échanges amicaux et culturels. : Cissé (Vienne) est jumelée avec 28 communes, une dans chaque pays membre de l’Union européenne ; Paris vit depuis 67 ans une idylle avec Rome. Ils facilitent l’aide humanitaire : Cannes, dans le cadre d’un accueil des réfugiés ukrainiens, est depuis l’an dernier jumelée avec Lviv.

De plus en plus, ces jumelages débouchent sur des collaborations de développement économique. Par exemple, Airbus Helicopter à Marignane et Leonardo à Naples partagent leurs compétences sur la restauration d’œuvres antiques. Limoges est jumelée avec deux capitales de la céramique, Seto au Japon et Ishéon en Corée du Sud. Cognac s’est rapprochée de Bozhou, une ville chinoise productrice d’alcool blanc, avec en ligne de mire le tourisme œnologique. Aix-Marseille et Miam réfléchissent ensemble à l’évolution du transport maritime. 

Quant à l’Alsace et le Japon, c’est une longue histoire d’amour. Elle a commencé au XIXe siècle avec l’industrie textile à Mulhouse et la commande de tissus à motifs japonais pour la région du Kansai, a culminé par une série télé japonaise célébrant « le ciel bleu d’Alsace », l’installation d’un lycée japonais à Kientzheim et d’entreprises nippones créant 5 000 emplois dans la région, et se poursuit aujourd’hui avec 51 entreprises à capitaux japonais, essentiellement des coentreprises et des start-up. Saluons au passage celui qui a été le maître d’œuvre initial, dans les années 1980 et la suite, de ce rapprochement : André Klein.

Paul Molga – Bénédicte Weiss – Les Echos – 24 novembre 2023

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