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Après avoir bondi jusqu’au début de la décennie 2010, le nombre d’étudiants dans les universités américaines a baissé et stagne depuis dix ans, tandis que la population a crû de 7,5% sur la même période. Par ailleurs, les universités américaines ne comptent plus que 6% d’étudiants étrangers contre 30% au Canada et 22% au Royaume-Uni. 

Plusieurs facteurs expliquent cette défaveur. Divers scandales ont entaché les admissions : coup de pouce financier aux enfants d’anciens diplômés, coaching privé pour entrer dans des universités prestigieuses par le biais des sports. Les procédures de sélection dont devenues plus floues. Le Cour suprême vient de censurer la politique de discrimination positive pour diversifier les profils. Les tests standardisés jugés trop favorables aux plus favorisés ont laissé place à l’entrée sur dossiers, plus subjective en fin de compte. Le « wokisme » gagne, qui plaît aux uns mais révulse les autres. Les enseignants qui sont censés éveiller les consciences de leurs élèves, former par l’exemplarité leur caractère s’enferment de plus en plus dans un conformisme qui leur permet de protéger leurs étudiants des questions qui fâchent, et de ne pas aborder les problèmes éthiques. 

Bref, beaucoup d’Américains de la classe moyenne s’interrogent. Pourquoi confier l’éducation de ses enfants – et cela pour un coût exorbitant – à des institutions dont le prestige ne saurait masquer les failles de plus en plus béantes ? 

Véronique Le Billon – Les Echos – 17 novembre 2023
Dominique Moïsi – Les Echos

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