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L’Ejiao, une gélatine extraite de la peau des ânes, est utilisée en pharmacopée chinoise contre les saignements, les étourdissements, les insomnies et la toux. Elle entre également dans la composition de produits de beauté et de gâteaux. 

De ce fait, la population des ânes en Chine a diminué de moitié. Les Chinois se sont donc tournés vers l’Afrique, où ces animaux sont nombreux. Ils représentent 60% de leur population mondiale de l’espèce. On les achète  – ou bien on les vole – pour ensuite les abattre. D’année en année, les ânes africains sont décimés (et ce d’autant plus qu’ils n’ont un petit que tous les deux ans). 

Au Kenya, le Botswana, l’Éthiopie, le Burkina Faso, entre autres, le déclin a été en quelques années. 

C’est d’autant plus grave que dans ces pays, l’âne est indispensable à l’agriculture et au transport. Ils ont donc décidé de s’allier pour agir. Ce n’est pas évident : sur le marché des ânes les prix sont élevés et beaucoup de paysans se laissent tenter ; l’Érythrée et l’Afrique du Sud sont réticentes à signer un tel accord d’interdiction, arguant qu’ils ont le droit d’utiliser leurs « ressources naturelles » comme ils l’entendent.

En septembre 2023, Mwenda Mbaka, expert du bien-être animal basé au Kenya a réussi à convaincre une douzaine de diplomates africains de l’urgence d’agir. Sans les ânes c’est sur les femmes et les enfants que retombera le fardeau ! Il est question d’une loi qui s’appliquerait à l’ensemble du continent … mais quand ? Et comment sera-t-elle appliquée ? 

Elian Pelter, Keith Bradser et Siyi Zhao – International New York Times – 28 février 2024 

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