Pompéi bénéficie des technologies les plus avancées. Un drone filme les ruines chaque mois et un logiciel d’intelligence artificiel analyse les images recueillies pour détecter la moindre chute de caillou, la moindre faille, le moindre signe d’érosion débutante. Mais pour empêcher le tiers du site enfoui sous la lave et la terre, d’être envahi par une végétation sauvage qui mettrait en péril les ruines sous-jacentes, on fait appel à une solution bien plus appropriée et économique : des moutons. Pline l’Ancien, qui périt lors de l’éruption du Vésuve en 78 avant notre ère, avait déjà noté dans son Histoire naturelle que la région comptait de beaux troupeaux d’ovins. Et après la catastrophe, les bergers revinrent sur le site et y firent paître leurs moutons, même après qu’on ait commencé à dégager les ruines de la cité au XVIIIe siècle. Pendant des siècles, la famille de Martino fit paître ses moutons sur les terrains non excavés des ruines. Et puis il y a une quinzaine d’années on leur demanda de partir (à cause des crottes de moutons). Aujourd’hui Gaspare de Martino est de retour avec ses cent cinquante moutons et ses deux chiens de berger belges. Et plus largement, il s’agit d’un projet de retour à la terre avec des vignes, des vergers, notamment des oliviers qui donneraient une huile locale. 

Jason Horowitz – International New York Times – 23 décembre 2022

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