Chèvres, chiens, chats, chevaux, cochons, poulets… toutes les espèces domestiquées peuvent revenir à la vie sauvage. Ces animaux dits « féraux » ne sont plus vraiment domestiques mais pas totalement sauvages. Par exemple, les poulets d’Hawaï et des Bermudes sont passés d’une apparence de poulets domestiques à celle de la sauvagine rouge.
Risques ou opportunités pour l’environnement ?
Aux Etats-Unis, les cochons féraux ont fait décliner les populations d’au moins 247 espèces de plantes et huit espèces d’oiseaux. Mais les moutons de l’île de Santa-Cruz, en Californie, considérés comme des réservoirs de diversité génétique, font l’objet de programmes de conservation.
Dans le Parc naturel régional du Haut-Languedoc, une quinzaine de chèvres se sont, il y a huit ou dix ans, échappées d’un élevage. Depuis elles ont proliféré et sont aujourd’hui une centaine. Quand on les approche, elles émettent un chuintement, comme un cri d’alerte d’animaux sauvages.
Dans les Bouches du Rhône, l’Ariège, les Pyrénées-Atlantiques, d’autres troupeaux de chèvres férales prolifèrent. Avantages : richesse écologique, entretien du paysage. Inconvénients : risques sanitaires, dégâts aux cultures, accidents de la route, pollution génétique avec le bouquetin et la chèvre domestique.
Il faut savoir cependant que pour éviter la consanguinité, les éleveurs croisent régulièrement leurs animaux domestiques avec des bêtes sauvages.
Le plus étonnant peut-être dans tout cela c’est que les animaux féraux sont capable de s’adapter facilement dans des environnements très perturbés par les activités humaines.
Florence Rosier – Le Monde – 27 octobre 2021