Première mondiale : l’université Paris VIII lance un cours d’introduction aux transes et états de conscience modifiés destiné aux professionnels du monde médical et paramédical. Sans substances chimiques ni rituels, la transe auto-induite (par exemple à l’aide d’une musique) peut se révéler un outil précieux en thérapeutique.

A l’origine de cette innovation – issue d’un savoir ancestral – la française Corinne Sombrun. Ethnomusicienne, elle a été initiée à la transe lors d’un reportage chez les chamanes de Mongolie et a cherché à en savoir davantage sur cet état qui avive le potentiel enfoui en chacun. Elle s’est tournée vers des scientifiques, qui parlent le seul langage que les Occidentaux sont capables d’entendre pour vérifier ses effets réels sur le corps et l’esprit. C’est la rencontre entre deux mondes : la transe ancestrale et la science dure. On a pu vérifier que le cerveau de la personne en transe est parfaitement sain, que l’activité cérébrale est modifiée : l’hémisphère droit, expression d’une intelligence intuitive, prend le dessus sur l’hémisphère gauche qui commande l’intelligence analytique.

Et les possibilités sont étonnantes, sur l’esprit et sur le corps. Ainsi un chercheur qui souffrait d’une paralysie partielle du bassin a pu remarcher sans canne. Un médecin en soins palliatifs a découvert qu’elle a enrichi sa relation avec les patients en fin de vie. Il semble que la transe a toutes sortes d’effets sur la santé. Elle diminue la douleur, augmente la force, favorise le bien-être, l’empathie, l’altruisme, régule l’anxiété. 

Les Occidentaux découvrent les bienfaits de la transe comme il ont découvert ceux de la méditation de pleine conscience.

La recherche ne fait que commencer, les perspectives vont très loin.

Annick Cojean – Le Monde – 19 novembre 2021
Corinne Sombrun – La diagonale de la joie (2021), Mon initiation chez les chamanes (2006)

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