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La maladie du sommeil sévit dans vingt-quatre pays d’Afrique centrale et de l’ouest. Causée par un parasite, Trypanosoma brucei gambiense, elle est transmise par la mouche tsé-tsé que l’on trouve aux abords des points d’eau. Elle est mortelle et décime des villages.

Jusqu’à présent, il existait peu de traitements, ils étaient difficiles à mettre en place et insuffisamment efficaces. Les médecins ne disposaient pratiquement que de deux médicaments. Le pentamidine, à administrer au stade 1 de la maladie (lorsque le parasite se multiplie dans les tissus sous-cutanés, le sang et la lymphe) et le mélarsopol pour le stade 2 (lorsque le parasite a pénétré dans le système nerveux central provoquant notamment des perturbations du cycle du sommeil, d’où le nom de la maladie). Il fallait donc, avant d’intervenir, effectuer une ponction lombaire, un geste technique qui ne peut être effectué que par du personnel hautement qualifié. De plus, le mélarsopole tue un patient sur vingt ! Les médecins ne voulaient donc plus l’utiliser.

Un nouvel antiparasitaire a été mis au point. C’est l’acoziborole. Une étude clinique impliquant plus de 1 200 sujets a commencé en 2022 pour vérifier son innocuité et son efficacité. Il ne semble pas très toxique. Il peut être utilisé quel que soit le stade de la maladie, ne nécessite donc plus de ponction lombaire, seulement un test sérologique. Et il se prend très simplement, en une seule prise de trois comprimés par voie orale. 

La facilité d’accès à ce traitement permet d’envisager l’interruption de la transmission de la maladie du sommeil. Mais le succès dépendra aussi du sérieux à long terme de l’ensemble des acteurs, car avec une maladie en phase d’élimination, la vigilance et la compétence médicales risquent de diminuer. Il faut donc soutenir tous les programmes de lutte.

Catherine Mary – Le Monde – 15 novembre 2023
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/trypanosomiasis-human-african-(sleeping-sickness)

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