123rf

 

En 1588, un missionnaire portugais avait, dans l’actuel Mozambique, observé un oiseau dévorant les cierges de son église. Son récit ne sera confirmé qu’en 1989, grâce aux observations de deux naturalistes au Kenya.

Le Grand Indicateur, un oiseau de vingt centimètres, pesant 50 g., brun au ventre blanc et au bec rose, est endémique en Afrique subsaharienne. Il est friand de cire d’abeille, qu’il est, fait rare, capable de digérer. Pour s’en régaler sans risque, il a fait alliance avec les peuples chasseurs-cueilleurs yao au Mozambique et hazda en Tanzanie, qui eux sont en quête de miel à récolter dans la nature. L’homme appelle l’oiseau par un appel spécifique : un trille sonore suivi d’un court grognement chez les Yao, un sifflement mélodique chez les Hazda. Si l’oiseau connaît l’adresse d’une ruche sauvage, il émet un cri et volette de branche en branche en continuant de bavarder jusqu’à ce qu’il atteigne l’essaim qui peut se situer à plusieurs centaines de mètres. Le butin trouvé, il attend que l’homme ait récolté le miel en enfumant les abeilles pour ensuite se nourrir des morceaux de rayons tombés au sol et laissés en récompense par les chasseurs de miel.

Dans la nature, il existe de nombreux exemples de mutualisme entre deux espèces. Mais on n’en connaît qu’un seul autre cas entre l’homme et l’animal : les dauphins qui chassent les bancs de mulets vers les filets de pêcheurs, sur les côtes du Brésil. 

Florence Rosier – Le Monde – 13 décembre 2023
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Indicateur

Print Friendly, PDF & Email