« Maintenant, ça suffit ! Depuis quarante ans, mes prédécesseurs, quelle que soit leur couleur politique, et moi-même, réclamons l’ouverture d’un CHU à Orléans pour faire face à la désertification médicale. Aujourd’hui 24% des habitants du Loiret n’ont pas de médecin traitant. Ceux qui le peuvent prennent des rendez-vous à Paris. Les autres vont aux urgences du nouvel hôpital d’Orléans, où …  une centaine de postes de médecins sont vacants. Comment est-ce acceptable dans une ville dont l’aire urbaine dépasse les 400 000 habitants ? », s’indigne le maire d’Orléans, Serge Grouard. 

Pour former coûte que coûte des praticiens dans le département, il a signé un protocole avec l’université de médecine de Zagreb – classée au 525e rang mondial du classement de Shanghai, alors que celle de Tours est au 831e. 

50 étudiants du Loiret seront sélectionnés sur concours par l’université croate, comme elle a l’habitude de le faire avant la première rentrée pour ses propres étudiants, ce qui évite d’en recaler 80% en fin de première année comme cela se passe en France. En septembre prochain, ils entameront un cursus bilingue, majoritairement en anglais. Les cours magistraux seront assurés en visio – une pratique déjà très répandue dans les facs de médecine française – par des professeurs de Zagreb, et en présentiel par des enseignants et médecins orléanais.  Au printemps, les étudiants français iront passer le concours en Croatie. Ils obtiendront en fin de compte un diplôme de l’université de Zagreb, reconnu en Europe. 

Caroline Beyer – Le Figaro – 3 février 2022

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