En Arabie saoudite se poursuit la construction d’une ville dont le nom même est symbolique : Neom, du grec « neo » (nouveau) et de l’arabe, le « m » de « mustaqbal » (futur). Dans ce pays de pétrole, Neom est un projet pour un avenir sans pétrole, une ville économe en hydrocarbures et où règne l’intelligence artificielle. Elle conjuguera, déclarent ses promoteurs, au premier rang desquels le prince Mohamed bin Salman, le meilleur de ce qui existe sur la planète. Elle ne subira ni les problèmes de transport et l’humidité de Singapour, ni la pollution de Londres, ni le climat désagréable de Paris, ni la pression fiscale de la Silicon Valley. Et enfin, elle favorisa la créativité.

Les sociétés de conseil les plus connues du monde exercent sur le chantier le meilleur de leur art. 

Le chantier est en cours, avec des fondations impressionnantes où devrait être installé « The Line » un miroir à deux faces de 170 km de long qui séparera une double rangée ininterrompue d’immeubles, épousant les irrégularités de surface à la base et rectiligne au sommet. La hauteur : 500 m au-dessus du niveau de la mer. Les maquettes montrent des rangées d’arbres entre les deux lignes d’immeuble, mais ils seront tellement proches l’un de l’autre que le soleil n’y percera qu’environ un quart d’heure par jour.

Il y aura aussi un aéroport international, une ville flottante, Trojena, une station de ski avec lac et neige artificiels qui va concourir pour les jeux d’hiver asiatique de 2029, et Sindalah, une ville balnéaire avec des palais de 10 000 m², devant lesquels seront amarrés des yachts géants.

Ce ne sera pas une cité où l’on pourra vivre dans l’anonymat. Déjà pour des raisons de sécurité du chantier, les 2000 ouvriers accèdent au site et aux données grâce à un petit ordinateur avec vérification biométrique qu’ils doivent toujours porter sur eux.

Deyan Dudjic – Prospect (Royaume Uni) – mars 2023

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