Les tests sur les animaux pour les produits cosmétiques sont interdits depuis 2013, mais il est légal d’expérimenter sur des animaux dans le cadre de la recherche biomédicale, fondamentale et toxicologique.
En France, près de quatre mille macaques participent au développement des vaccins, aux essais de médicaments ou de traitements (contre le VIH ou le Covid-19 par exemple), ou à l’étude de maladies comme le cancer, l’endométriose ou la mucoviscidose. L’état actuel des méthodes alternatives ne permet pas encore de se passer complètement d’eux.
Ces expérimentations sont encadrées par une directive européenne. Les 3R en fondent l’éthique : « réduire » le nombre d’animaux ; « remplacer » par des méthodes alternatives quand c’est possible ; « raffiner » l’expérience pour qu’elle soit la moins stressante et douloureuse possible (on peut les anesthésier et leur administrer des antidouleurs).
La plupart des procédures se terminent par une euthanasie. Mais des singes de laboratoire sont impliqués dans des procédures non létales. Pour eux, il faut un quatrième R : la retraite. Le zoo-refuge de La Tanière, près de Chartres, accueille ainsi, amenés par les chercheurs de douze laboratoires qui s’en sont occupés, des macaques survivants. Là, il faut prendre le temps de les réadapter au monde, aux lieux, aux odeurs, aux bruits, puis leur permettre de socialiser avec d’autres macaques. L’équipe de La Tanière travaille sur un projet de parc en forêt d’une quinzaine d’hectares à côté du refuge et prévoit d’accueillir 200 à 300 individus dans les deux ans qui viennent.
L’association Beagles of Burgundy, quant à elle, recueille des chiens de laboratoire, essentiellement des golden-retriever et des beagles. Quand ils arrivent, ils ne connaissent rien du monde, sont très craintifs. Une éducatrice comportementaliste les aide à s’adapter. Une fois adoptables, ils sont confiés à des familles d’accueil qui passent d’abord une nuit avec leur futur compagnon puis repartent, munies d’un livret de conseils pour savoir comment s’occuper de lui. La majorité des adoptions se passe bien. Dans les rares cas contraires, l’association récupère les chiens et continue leur réhabilitation.
Jeanne Fourneau – Le Monde – 6 juillet 2022
Marie-Stella Papeghin – Le Figaro – 3 août 2022