Jean-Philippe Mangeot, enseignant-chercheur à l’École nationale supérieure d’électricité et mécanique (Ensem) à Nancy a, en 2017, proposé à ses étudiants le TP suivant : « Imaginez qu’il n’existe ni voiture, ni bateau, ni avion. Réinventez un nouveau mode de transport en commun en partant des besoins contemporains. » 

Séduit, tout l’amphi phosphore sur un véhicule fiable, sûr, économique et écologique. Les étudiants rêvent d’un transport en commun aussi facile d’usage qu’un ascenseur, un métro privatif qui attendrait l’usager en bas de chez lui pour l’emmener, à sa demande, vers un autre point du réseau. Les progrès de la motorisation électrique, couplés à l’intelligence artificielle, vont leur permettre de concrétiser cette utopie. 

Avec bientôt l’aide de trois autres grandes écoles nancéennes, les Mines, Télécom Nancy et l’École nationale supérieure de géologie, et une aide financière de la Région Grand Est, l’idée devient maquette grandeur nature.

Le système Urbanloop se compose de petites capsules étroites et basses, mais suffisamment longues pour loger confortablement deux adultes, un adulte et une poussette, une personne à mobilité réduite et son accompagnateur ou un cycliste et son vélo. Dépourvues de batterie et de moteur, les capsules en fibre de verre ne nécessitent aucun matériau rare. Le circuit électronique intégré dans ses petites roues est à l’abri des intempéries. Les capsules sont disséminées le long d’une boucle. L’intelligence artificielle les répartit dans les stations en fonction des besoins calculés selon le jour, l’heure, la météo et l’historique des utilisations. La flottille peut circuler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sans mobiliser de personnel, à la vitesse de 52 km/heure et pour un coût de… 0,47 centimes au kilomètre !

Urbanloop équipera le site olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines pour les JO de 2024 et une boucle de 3 km dans le Grand Nancy en 2026. Une dizaine de villes sont intéressées. 

Pascale Braun – Les Echos – 3 août 2022

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