Loin de nous la volonté d’apporter de l’eau au moulin des sceptiques de la sciences mus par leur ignorance et auxquels on donne trop la parole sur les médias, mais il faut noter que tout n’est pas vertueux dans le monde compliqué des publications savantes.

Jonny Saunders, neuroscientifique de l’université d’Oregon (Etats-Unis) se rend compte un soir grâce au réseau de sa faculté que le site de l’éditeur scientifiques de renom collecte des données sur ses travaux en cours et l’a identifié. Par l’intermédiaire de sociétés de collectes de données, ce grand éditeur scientifique et d’autres disposent, d’outils qui leur permettent de mesurer l’impact et la performance d’un travail de chercheur et de son auteur et de quantifier l’impact des publications. Ces informations, ainsi que celles portant sur le comportement des chercheurs, se distinguent par leur précision de celles aspirées quotidiennement par les acteurs du numérique auprès de quiconque navigue sur Internet.

Une start-up propose même un service inédit qui permet à ses clients de déterminer quand un article est cité, s’il l’est parce qu’il est approuvé ou critiqué.

Ce biais va motiver la production scientifique par les comportements des personnes et les performances et non plus par la recherche de connaissance. Ainsi, les domaines les plus à la mode, les travaux les plus spectaculaires et les auteurs les plus lus auront davantage de chance d’être financés et publiés, tandis que d’autres moins en vogue seront délaissés.   

Aurélien Defer – Le Monde – 19 janvier 2022
lire à ce sujet l’article suivant: « le nombre des publications frauduleuses explose. »

Print Friendly, PDF & Email