Selon les projections du ministère de la Santé, le nombre de médecins de moins de 70 ans en activité devrait stagner jusqu’en 2030 aux alentours de 215 000, avant de connaître une hausse importante, de l’ordre de 40% jusqu’en 2050. Mais compte-tenu de l’augmentation attendue de la population, la densité médicale, qui a baissé de 2,2% au cours de la dernière décennie pour atteindre un plancher de 318 médecins pour 100 000 habitants en 2021, devrait continuer à refluer dans les prochaines années. Une baisse que le vieillissement de la population devrait encore accentuer. On attend un pont bas en 2028, inférieur de 5% à celui d’aujourd’hui ; puis on retrouvera le niveau actuel jusqu’en 2035 avant de repartir à la hausse. Il faudra attendre 2050 pour que la densité médicale retrouve les normes admises. C’est grâce à l’arrivée sur le territoire de professionnels diplômés à l’étranger que la situation devrait rester supportable.
Il est beaucoup question, en général sur un ton flatteur, approbateur, des politiques d’organisation de l’offre de santé. Ces politiques ont pu être lancées il y a quelques dizaines d’années par les Pouvoirs publics à partir d’une promesse d’optimisation qui n’a pas été tenue jusqu’à présent. Les chiffres ci-dessus montrent qu’elle ne se sera pas non plus dans l’avenir.
On n’échappe donc pas à ces questions : qu’en aurait-il été si les Pouvoirs publics n’avaient pas prétendu réglementer, planifier, organiser ? Et qu’en serait-il s’ils déposaient pour l’avenir ce fardeau trop lourd pour eux ?
Marc Landré – Le Figaro – 26 mars 2021
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