Les déserts numériques, dans lesquels vivent les oubliés de la fibre, sont l’un des thèmes majeurs de la déploration politique et des promesses non tenues. Et voilà que ces oubliés vont pouvoir faire appel à Elon Musk pour accéder à la 5G. Il est en effet le père – entre autres – de Starlink, une constellation de quelques 800 satellites artificiels qui gravitent à 550 km d’altitude. Le régulateur des télécoms, l’Arcep, a autorisé Starlink à utiliser pendant dix ans des bandes de fréquences très hautes qui vont permettre au signal de voyager directement d’un satellite jusqu’à un petit terminal chez l’abonné. Malgré un travail de titan qui a fait de la France la championne d’Europe des déploiements de la fibre, entre 1 et 2% des 40 millions de foyers et entreprises à raccorder en resteront exclus, soit entre 400 000 et 800 000 personnes et entreprises des zones rurales et de montagnes les plus reculées. Ce sont elles qui vont pouvoir profiter au plus tard en 2025 du nouveau réseau.
Ce fait en évoque deux, l’un et l’autre tout aussi considérables, et plus encore. D’un côté, la disruption qu’Elon Musk a apportée à l’industrie automobile mondiale. De l’autre, la pénurie de vaccins, qui tend elle aussi à être atténuée par l’irruption sur les marchés de nouveaux venus.
À chacun de prendre la mesure de ce que tous ces événements simultanés vont signifier pour nous
Raphaël Balenieri – Les Échos – 22 février 2021
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