Taxis volants et drones de livraison vont se généraliser d’ici à deux ou trois ans aux Etats-Unis et en Europe. L’Ile-de-France étudie ainsi une liaison aérienne entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et les sites des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Une étude d’opinion menée auprès de 3.600 habitants de 6 grandes villes européennes montre un certain enthousiasme pour cette nouvelle mobilité aérienne urbaine. Les services commerciaux de taxis volants et de livraisons par drones pourraient représenter 90.000 emplois et un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros à l’horizon 2030 en Europe.
On en attend beaucoup : gagner du temps pour des services d’urgence, comme le transport de blessés, de médecins ou de médicaments ; désengorgement du trafic, amélioration de la qualité de l’air, livraison plus rapide dans les endroits reculés ou difficiles d’accès.
Et on les redoute : accidents de drones, détournement de ces drones pour porter des charges malveillantes, attentats… La sûreté des drones et des taxis volants doit être au moins égale à celle de l’aviation générale. Et l’on se préoccupe aussi de la sécurité des oiseaux.
Enfin, la maîtrise du bruit est essentielle pour permettre un essor de ces engins. À décibel équivalent, le bruit d’un rotor électrique est jugé plus perturbant que celui d’un moteur classique.
Actuellement, il n’y a pas encore de code de bonne conduite pour ce nouveau trafic mais il est en cours d’élaboration. Ce seront les autorités locales qui définiront les routes, les « vertiports » où seront accueillis ces engins. La règlementation pour la mobilité aérienne urbaine en Europe devrait être au point en 2022.
Anne Bauer – Les Échos – 20 mai 2021