« Ça sonne faux », cette petite phrase suggère que c’est la façon de le dire qui importe pour persuader un interlocuteur de sa bonne foi. Existe-t-il, dans la voix d’une personne ou dans sa manière de prononcer les mots – leur hauteur, leur vitesse, leur intensité… toutes caractéristiques regroupées sous le terme générique de « prosodie » – des indices révélateurs de son degré de sincérité ? Oui, répondent deux équipes de chercheurs du CNRS qui ont mené une série d’expériences pour comprendre comment notre cerveau décide, à partir de la voix de notre interlocuteur, si celui-ci ment ou dit la vérité. Cette « signature » sonore de la véracité existe bel et bien et elle est même parfaitement objectivable et quantifiable : une diction rapide, une intensité forte au milieu du mot et une hauteur qui descend en fin de mot sont les trois caractéristiques d’une prosodie digne de foi, indépendamment de la langue utilisée. Mieux, cette même signature prosodique, qui transmet la notion d’honnêteté, transmet aussi celle de confiance en soi, d’assurance en ses propres dires. Alors, vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous voulez convaincre.

Yann Verdot – Les Échos – 15 février 2021

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