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Les grands-parents représentent une activité économique majeure sans laquelle le pays serait à l’arrêt. S’occupant de leurs petits-enfants en moyenne huit heures par semaine et vingt-deux jours par an, ils apportent une aide psychologique et financière à leurs propres enfants d’environ 1650 €. Ils gèrent les trajets à l’école pour 10% d’entre eux et les devoirs à la maison pour 22%. Ils hébergent leurs petits-enfants pendant les vacances scolaires, permettant aux parents de continuer à travailler. Ils aident les familles monoparentales et les couples divorcés à tenir bon, limitant les dégâts psychologiques des plus jeunes par leur présence et leur attention rassurante. S’il fallait payer les heures que passent gratuitement les anciens auprès des jeunes, on dépasserait largement les cent milliards de dépenses annuelles. 

Les grands-parents et arrière-grands-parents doivent être considérés comme des vecteurs de transmission. Leurs générations qui héritèrent et conquirent des droits fondamentaux sont des passeurs de vie, de sociabilité et de culture. À ce titre, ils sont les plus gros acheteurs de livres et représentent une clientèle assidue du cinéma, du théâtre, des concerts et des musées.

La reconnaissance et la valorisation du rôle d’aïeul profiteront à court, moyen et long terme à toute la société. Il y aurait lieu de développer une véritable politique innovante de la grand-parentalité au service des générations futures. Cette expérience unique de la vie est une immense richesse que les partisans ignares du jeunisme ne pourront jamais détrôner.

Guy Vallancien, membre de l’Académie de médecine – Les Échos – 12 mars 2024

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