Les mangroves sont des écosystèmes de marais maritimes ne se développant que dans la zone de balancement des marées, appelée estran, des côtes basses des régions tropicales et à l’embouchure de certains fleuves, en Afrique et en Amérique. Ce sont de véritables forêts où, les pieds dans l’eau, prospèrent des végétaux spécifiques, notamment les palétuviers. Elles abritent une faune très variée : poissons et crustacés amphibies qui aiment les eaux saumâtres, oiseaux, insectes, reptiles, singes… On y trouve un poisson déguisé en feuille de palétuvier flottant à la surface de l’eau. Elles sont même le refuge du tigre du Bengale.

Avec le réchauffement climatique, elles colonisent des régions plus au nord, apportant une précieuse contribution à leur biodiversité. Elles freinent le déferlement des vagues qui submergent les côtes : une mangrove de 1,70 m de hauteur réduit de 90% leur impact. Elles sont peut-être un moyen de lutter contre le phénomène global de l’élévation du niveau des océans. 

Rien n’est parfait. Les mangroves sont aussi des envahisseurs : elles remplacent les espèces végétales indigènes des zones où elles arrivent, en chassent certains animaux, notamment les oiseaux. Mais, dans l’ensemble, alors que l’on s’attend à subir des ouragans de plus en plus fréquents et meurtriers, l’extension du territoire des mangroves est une chance pour la planète.

Guido Meier – Neue Zürcher Zeitung – 28 avril 2021 

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