Les temps s’assombrissent gravement !

94% de la force de travail mondiale vit dans des pays qui ont subi ou subissent encore le coronavirus. Le nombre des personnes qui subissent la famine, actuellement de l’ordre de 135 millions, pourrait doubler d’ici à décembre.

Plus particulièrement atteints sont les pays qui vivent des échanges internationaux. En Haïti, ils représentent 37% du PNB. Les chiffres relevés dans beaucoup d’autres pays sont à peu près équivalents. Des pays qui vivent de l’exportation de pétrole, tels que le Venezuela, l’Angola et le Nigéria, sont encore plus touchés que les autres. Partout, la chute des recettes se traduit par l’arrêt des travaux d’infrastructures, la dégradation du système de santé et la montée de la faim. Les agriculteurs privés de semences et d’engrais ne peuvent plus ni semer, ni récolter, et leurs produits, quand il y en a, ne peuvent plus atteindre les marchés. Et il y a l’impact des guerres : la rupture des chaînes d’approvisionnement alimentaire y a des effets particulièrement catastrophiques. En Syrie, 6,6 millions de personnes souffraient de la faim à la fin de 2019. 2,7 millions de personnes viennent de s’y ajouter. Au Zimbabwe, le chiffre est passé en quelques mois de 3,6 à 8,9 millions de personnes, en raison de la sécheresse et de la crise économique.

Il est fort probable que des vagues de réfugiés vont bientôt se mettre en route, des gens qui quitteront leurs pays pour essayer d’atteindre les Etats-Unis et l’Europe. À une échelle que nous ne pouvons nous figurer.

Arif Husain, directeur du Programme des Nations Unies contre la Faim – International New York Times – 13 juin 2020

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