En 1940, des milliers de gens ont pu voir Diego Rivera peindre, à l’Exposition Internationale du Golden Gate sur l’Ile Treasure dans la baie de San Francisco, « Mariage de l’expression artistique du Nord et du Sud sur ce continent », en bref « Pan American Unity ». C’est une fresque monumentale de 7 mètres de haut sur 23 mètres de large qui pèse 30 tonnes. 

Rivera y a représenté, en 10 panneaux, un chatoyant kaléidoscope de sa pensée et de son imagination : Coatlicue, la déesse aztèque de la Terre et de la fertilité ; des artisans mexicains ; des industriels nord-américains ; Samuel Morse, l’inventeur du télégraphe, et Robert Fulton, qui conçut les bateaux à vapeur et qui furent tous deux également peintres ; des dictateurs ; une mère pleurant son enfant, en hommage à Guernica de Picasso ; la peintre Frida Kahlo, son épouse ; et des milliers d’autres figures emblématiques du Mexique et des Etats-Unis … 

Diego Rivera avait prévu d’élargir encore cette œuvre qui aurait dû être exposée dans la bibliothèque de l’Université de San Francisco. La Guerre mondiale interrompit ce projet et la fresque fut remisée dans un coin de la faculté. En 1961 elle trouva place dans le foyer du théâtre de l’université – le Théâtre Diego Rivera, au n° 50 de la rue Frida Kahlo – mais une salle bien trop étroite et confidentielle. 

Will Maynez, âgé aujourd’hui de 74 ans, un autodidacte qui fut patron du laboratoire de physique de l’Université est devenu le gardien improbable de ce chef d’œuvre qu’il connaît dans ses moindres détails et dont il confie que sa contemplation l’a notamment aidé lorsqu’il a dû affronter la maladie d’Alzheimer de son épouse. 

Aujourd’hui, il se réjouit car Pan American Unity sera bientôt exposé dans un lieu plus approprié et visible d’un plus grand nombre d’amateurs d’histoire et d’art : le Musée d’Art Moderne de San Francisco.  Il aura fallu quatre ans d’efforts, des millions de dollars d’investissement et la coopération d’ingénieurs, d’architectes, d’historiens d’art, d’experts en fresques, de déménageurs spécialisés pour réussir cet exploit. 

Carol Pogash – International New York Times – 28 juin 2021
https://riveramural.org/wp-content/uploads/2020/03/PanamericanUnity-scaled.jpg

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