On raconte que lorsque l’inventeur Thomas Edison devait résoudre un problème difficile, il faisait un petit somme, une boule métallique à la main. La boule tombait bruyamment quand il s’endormait et le réveillait juste à temps pour noter ses flashs de créativité.
Delphine Oudiette, chercheuse en neurosciences à l’Inserm et à l’Institut du cerveau (ICM) et sa doctorante Célia Lacaux ont eu l’idée de vérifier si cette phase très particulière de l’endormissement avait bel et bien un effet sur la créativité.
Leur équipe a proposé à 103 participants des problèmes de mathématiques, qui pouvaient être résolus presque instantanément grâce à une même règle, bien sûr inconnue des participants au début du test. Les sujets essayaient de résoudre les problèmes une première fois. Tous ceux qui n’avaient pas trouvé la règle cachée étaient invités à faire une sieste d’une vingtaine de minutes dans les mêmes conditions qu’Edison, un objet à la main, avant de repasser les tests mathématiques.
« Passer au moins 15 secondes dans cette toute première phase de sommeil après l’endormissement triplait les chances de trouver cette règle cachée, par l’effet du fameux « Eureka ! ». Cet effet disparaissait si les sujets plongeaient plus profondément dans le sommeil », explique Célia Lacaux.
Les chercheuses ont en parallèle mis en évidence plusieurs marqueurs neurophysiologiques clés de cette phase d’endormissement génératrice de créativité. Il existerait donc bien une phase propice à la créativité au moment de l’endormissement. L’activer nécessite de trouver le bon équilibre entre s’endormir rapidement et ne pas s’endormir trop profondément. Ces « siestes créatives » pourraient constituer un moyen facile et accessible de stimuler notre créativité dans la vie de tous les jours.
Institut du cerveau (ICM) – 10 décembre 2021
Lire à ce sujet : L’inspiration de la nuit
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