Alors que les écologistes dénoncent la pollution par les bovins, les éleveurs tentent de rendre leurs vaches plus « vertueuses » pour le climat. Elles sont en effet responsables de plus de 10% des émissions de gaz à effet de serre en France, dont 50% viennent de la digestion des vaches, qui émettent par leurs pets et leurs rots d’énormes quantités de méthane.

En 2015, le Comité national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), inquiet du « bashing » antivaches propose à certaines fermes qui deviennent pilotes une démarche « Ferme bas carbone ». Les éleveurs s’engagent à réduire de 20% leurs émissions de gaz d’ici à 2025. Aujourd’hui ils sont 20 000 éleveurs concernés.

Les moyens employés : investir dans un pont à bascule pour peser les quantités de fumier épandues afin de mieux les valoriser et diminuer des 40% l’engrais de synthèse ; semer du méteil, un mélange d’avoine et de légumineuses riches en protéines, pour réduire sa dépendance au tourteau de colza ; et surtout abaisser l’âge du premier vêlage de 28 à 24 mois –  ce qui fait baisser d’autant la période pendant laquelle ses ruminants émettent du méthane sans être productifs –  et en les gardant en vie plus longtemps… 

En France la taille moyenne des exploitations laitières n’est que de 63 vaches et que 92% de ces ruminants continuent de pâturer. Une prairie peut stocker plus de 800 kg de carbone par hectare et par an. Près de trois fois plus que si elle est à l’abandon. 

Stefano Lupieri – Les Echos – 24 février 2023
Lire à ce sujet la brève «  masques à vaches »

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